Intime étranger
Samuel Olivier
Suis-je en toi, ou toi en moi ? Mes mots tremblent pour dire : Toi. Mes plus belles phrases ne servent qu’à mieux trahir mon embarras. Comment décrire ce qui est autre, comment montrer ton au-delà ? Comment, Seigneur, te rendre nôtre, si comme nous tu n’es pas ? Dans le vent violent d’hiver, j’ai beau courir, tu n’y es pas. Dans le tremblement de terre, le bruit du monde, pas trace de toi. Au sein de la flamme qui s’élance, je t’ai cherché en vain. C’est dans le son du silence que, tendrement, tu viens.
Ô Dieu, tu es mon plus grand mystère. Ô Dieu, tu t’environnes de lumière. Dieu, le plus profond de mes secrets, Plus loin que je n’irais jamais, Plus près que mon cœur ne le sait, Intime étranger.
Incomparable, inatteignable, infiniment différent, Inaltérable, inestimable, plus beau qu’un millier de diamants, Mon pied chancelle devant la grâce d’être appelé ton enfant. Face contre terre devant ta face, c’est là que je comprends.