Le serviteur souffrant
Thérèse Motte
Devant le Seigneur, son saint serviteur S’est levé, fragile, comme une racine, Rejeton chétif qui sort d’un sol stérile, desséché. Aucune apparence, aucune prestance, Rien dans son aspect pour nous attirer. Rien de merveilleux pour captiver nos yeux, sans beauté.
Méprisé, rejeté, de tous abandonné, Homme de douleur, la souffrance il connaît. Il ressemble à celui qu’on évite et qu’on fuit : Dédaigné, écrasé et sans aucun respect. Mais c’étaient nos tourments dont il s’était chargé ; Nos maux, nos maladies qu’il a portés sur lui. Accablé par nos torts, frappé pour nos péchés, Ce sont nos fautes à nous qui ont fixé ses clous.
Il a supporté notre châtiment. Il coule pour la paix, son sang innocent. Et c’est dans ses plaies que nous sommes guéris, rétablis. Nous suivions nos voies, loin du chemin droit, Inconstants, rebelles, perdus, sans repères. Dieu a fait tomber sur son Agneau parfait sa colère. Moqué, maltraité, il s’est humilié, Gardant le silence devant la sentence, Jugé, condamné en raison des péchés de ses frères.
Son corps est déposé au milieu des impies, Bien qu’il n’y eût en lui ni mal ni tromperie. Mais, brisé par la souffrance, il sera glorifié, Car Dieu accomplira par lui sa volonté. C’est une descendance, c’est un peuple saint immense, Libéré, acquitté qui sera justifié, Car il prendra sur lui tous les péchés commis. Dieu le fera puissant au dessus des plus grands. Il a pris sur lui tous les péchés commis. Dieu l’a fait tout puissant au dessus des plus grands.